vendredi 06 novembre 2009

Un drame familial à l'origine d'un triple meurtre en Gironde et Dordogne

La piste d'un drame familial était privilégiée vendredi pour tenter d'expliquer le geste d'un homme soupçonné d'avoir tué à l'arme blanche sa mère, jeudi soir en Dordogne, puis son frère et sa belle-soeur au Haillan (Gironde), près de Bordeaux.

Le domicile d'un couple de quinquagénaires a été retrouvé mort, le 6 novembre 2009 au Haillan


Les gendarmes se refusaient encore vendredi matin à établir "un lien formel" entre les deux affaires, qui font l'objet actuellement de deux enquêtes distinctes, mais évoquaient "un drame familial incontestable".

Le parquet de Périgueux a en revanche fait le lien entre le meurtre à l'arme blanche commis à Léguillac-de-l'Auche, en Dordogne, sur une femme de 73 ans tuée de "plusieurs coups de couteau" et ceux, également "vraisemblablement à l'arme blanche, probablement à coups de couteau", de deux quinquagénaires au Haillan.

L'alerte a été donnée jeudi vers 22H30 par la fille des deux victimes girondines, une adolescente présente dans une autre pièce de la maison au moment du drame.

A partir de son signalement précis, le suspect, présenté comme "un membre de la famille", a été interpellé moins d'une heure plus tard circulant à pied dans l'agglomération bordelaise, a indiqué à la presse le chef d'escadron, Gwendal Durand, commandant de la compagnie départementale de Bordeaux.

Cet homme, qui s'avère être le frère du quinquagénaire tué, selon des sources proches de l'enquête, présentait des traces de sang sur ses vêtements et était en possession de plusieurs armes blanches. Dans le cadre des premières investigations, les gendarmes ont cherché à contacter les proches et ont découvert, vers minuit, le corps de la mère du suspect en Dordogne.

Selon les premiers éléments de l'enquête, ce meurtre a été commis en premier, a indiqué le parquet de Périgueux.

Pour le chef d'escadron Durand, évoquant le double-meurtre en Gironde, "il s'agit d'un drame familial, mais nous n'avons aucune hypothèse sur les causes". Le gendarme a estimé que la fille du couple était "une rescapée" et précisé qu'elle n'avait "pas assisté au drame". Les vérifications sont en cours et les gendarmes sont restés prudents sur l'identité et le profil du gardé à vue. "Il a été examiné par un médecin lors de sa garde à vue et ne s'est pas encore exprimé", indiquait vendredi matin l'officier Durand.

Le suspect serait domicilié dans la Vienne, selon une source proche du dossier.

Vendredi matin, une trentaine de gendarmes effectuait des constations dans le pavillon du couple, une maison coquette d'un quartier résidentiel du Haillan, a constaté un journaliste de l'AFP. Parmi eux, des techniciens de la gendarmerie nationale (TIC) ont procédé à des relevés d'indices en attendant l'arrivée de leurs collègues de l'Institut de recherche criminelle (IRCGN) de Rosny-sous-Bois.

Les deux dossiers, actuellement traités distinctement par les parquets de Bordeaux et de Périgueux, devraient être prochainement joints et l'enquête confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Bordeaux.

Le parquet de Bordeaux devait faire un point sur l'enquête vendredi en fin d'après-midi.